mardi 3 mai 2011

Tout a commencé avec celui-ci

Mon "Temps d'un été" date de 2005. Mais il trouve son origine des années auparavant. J'étais journaliste au Progrès, alors, et un jour de Toussaint, il y avait un trou dans nos colonnes. Ca fait toujours désordre, une page de journal avec un blanc au milieu. On m'a demandé un "papier d'ambiance", histoire de le combler. Plutôt que de produire un des habituels marronniers (on appelle comme ça un article qui revient toutes les années à la même période), j'ai eu l'idée de cette petite fille en manque de défunts qui trouve sa situation complètement anormale et ne se sent pas comme les autres. Tout ça parce que, d'origine espagnole, elle n'a aucun tombeau à fleurir sur place, alors que les copines, au départ et au retour des vacances racontent, avec force détails leurs voyages en direction des tombeaux.
L'article est paru, et puis il a été oublié.
Mais moi je ne l'avais pas oubliée, cette gamine. Et c'est comme ça que j'en ai fait un livre. Malgré le sujet de départ, c'est une histoire très drôle -enfin, j'espère !- Le ton est volontairement léger, puisque c'est Hélène, une petite fille de neuf ans qui parle. Elle raconte comment son copain Armand, qu'elle rejoint , à chaque vacances, à la campagne, va sauver la situation. En bon fils du terroir, dans sa famille à lui, des morts, c'en est plein : il décide donc de lui faire cadeau d'une de ses tantes. Mais à la visite sur la tombe de la défunte offerte, surprise : la tante a "usé" trois maris, tous enterrés avec elle. Voilà donc Hélène pourvue de toute une parentèle inespérée.
Quittant les cimetières, les deux gamins partiront ensuite en quête de toutes les bêtises que deux copains, lâchés dans la campagne des années 1950 pourront inventer. Ils manqueront bien, entre autres facéties, de faire mourir de frayeur leur copine Marie, ou iront joyeusement se cuiter avec le vin du curé. Hélène, irrésistible, déclenchera, un jour de vogue, une bagarre entre Armand et un prétendant un peu trop entreprenant, et aura, un autre jour, bien du mal a libérer son copain d'un cuve à mazout dans laquelle il est malencontreusement tombé... Quant à Armand, chevaleresque, il sera toujours là pour prendre, à la place de sa copine, les calottes dont les parents n'étaient guère avares en ces temps...
On a souvent comparé mon histoire à "La Gloire de mon père" de Pagnol, mais vu du côté d'une petite fille.
 On m'a fait très plaisir en me disant ça.



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